- Marcel67 a écrit:
- C'est pas un HOAX , on l'a vu et revu (+10) à la TV !!!
et pourtant si je parle pas de l'image mais du texte qui est un HOAX
https://www.liberation.fr/checknews/2019/04/25/pourquoi-la-fumee-de-l-incendie-de-notre-dame-etait-elle-jaune_1723060
Une rumeur assure que la fumée jaune qui s'échappe de Notre-Dame est due à de la thermite, un mélange chimique hautement inflammable. Cette couleur s'explique pourtant par la fonte du plomb, présent dans la toiture et dans la flèche.
Question posée le 20/04/2019
Bonjour,
Vous êtes nombreux à nous interroger sur la fumée jaune qui s’échappait, lors de l’incendie de la charpente et de la flèche de Notre-Dame de Paris, le 15 avril. A ce sujet, un post conspirationniste relayé plusieurs milliers de fois sur Facebook, affirme que le feu de Notre-Dame «n’est évidemment pas un accident ! Rien ne peut créer un tel incendie, dans un lieu hautement surveillé, sauf un acte volontaire et délibéré. Alors, à qui profite le crime ?» Pour étayer sa thèse, il assure que ces fumées jaunes «indiquent sans hésitation, l’utilisation de thermite».
«La thermite est un mélange d’aluminium métallique et d’oxyde de fer. Sa réaction est dite "aluminothermique". […] Cette réaction chimique génère une chaleur intense permettant d’atteindre une température de 2 204,4°C en quelques secondes», poursuit l’internaute en paraphrasant la page Wikipédia de ce mélange utilisé «le plus souvent pour souder ou faire fondre de l’acier».
Selon l’auteur, l'incendie de Notre-Dame, comme les attentats du 11 Septembre, prouvent que les «criminels qui nous gouvernent usent de tous les pires stratagèmes, les plus diaboliques, pour se maintenir au pouvoir».
Pas de thermite dans la cathédrale selon les experts
Certaines théories font en effet la part belle, pour expliquer leur effondrement, à la présence de thermite dans les tours de Manhattan. Il en irait donc de même pour l’incendie de Notre-Dame. Pascal Paillard, responsable de l’équipe «ingéniérie des matériaux et métallurgie» à l’Institut des matériaux de Nantes, confirme que la fumée produite par la combustion de thermite «pourrait être jaune». Mais cela n'étaye pas pour autant la thèse complotiste de l'incendie volontaire.
D'une part, car il n'y a pas de raison que de la thermite ait été présente sous la charpente ou dans la zone de travaux. «Je n’ai pas le souvenir de présence d’oxyde de fer [un composant possible de la thermite] dans les combles lors de ma visite», répond le professeur de mécanique à l’Université Versailles Saint-Quentin Paolo Vannucci, auteur d’un rapport sur la sécurité des cathédrales paru en 2016 et classé «Confidentiel défense», dont CheckNews vous parlait précédemment.
Le porte-parole de Notre-Dame André Finot insiste à son tour : il n’y a pas de raison qu’il y ait eu de la thermite car «il n’y avait pas de soudures sur les échafaudages.» Ce que confirme à CheckNews l’entreprise en charge des travaux. Or, c’est précisément pour effectuer de soudures qu’est utilisée la thermite - «par exemple pour des rails de chemin de fer», note le chercheur Pascal Paillard.
D'autre part, la fumée jaune pourrait s'expliquer autrement que par la présence de thermite. Selon le scientifique, c'est le plomb qui a donné cette couleur à la fumée de l'incendie de Notre-Dame. «La couleur de la fumée au-dessus de Notre-Dame correspond tout à fait à une combustion de plomb», appuie Pascal Paillard. Il y en avait 250 tonnes dans la flèche, et 210 tonnes dans la toiture de Notre-Dame, selon le site internet de la cathédrale.
D'autres exemples de fumée jaune dans l'histoire
Et l’histoire semble lui donner raison. L’incendie de Notre-Dame est un événement historique mais il ne s’agit pas du premier embrasement d’une cathédrale française. «Nous avons des exemples dans l’histoire, à Chartres et Reims notamment, qui auraient pu permettre de prendre des mesures pour éviter que cela se reproduise», commente l’auteur du rapport sur la sécurité des cathédrales Paolo Vannucci.
Or, dans ces deux cas, les fumées s’échappant des lieux de culte en flammes étaient… jaunes selon les récits de l'époque. Ainsi, sur le site de la ville de Reims, on peut lire cette description de l’incendie de 1914 : «A 15 heures, un obus touche l’échafaudage en bois de pin qui depuis mai 1913 ceinturait la tour nord de la cathédrale et l’enflamme. Vers 15h30, la toiture prend feu rendant l’incendie visible de loin ce qui amène les Allemands à cesser leur tir. Mais la chaleur de l’incendie met en ébullition les 400 tonnes de feuilles de plomb qui recouvrent la toiture. Le plomb fondu se répand alors sur les voûtes et coule par les gargouilles, provoquant une spectaculaire fumée couleur jaune d’or.»
De même il est fait mention d’une «fumée épaisse, à la teinte jaunâtre, sulfureuse et plombée» lors de l’incendie de la cathédrale de Chartres de 1836 dans le livre Historique de la cathédrale de Chartres.
La thèse de Pascal Paillard, d'une fumée jaune due à la combustion de plomb, est ainsi confirmée par l'histoire.
Toutefois, pour Benjamin Truchot, responsable de l’unité Incendie et Dispersion de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris), cette couleur peut aussi venir d'un autre phénomène. «Au début de l'incendie, le bois est décomposé sous l'effet de la chaleur (on appelle cela la pyrolyse) sans pour autant s'enflammer. Les gaz issus de cette pyrolyse peuvent prendre différentes teintes», explique-t-il.
Rumeurs contre enquête
De nombreuses théories circulent à propos de l’incendie de Notre-Dame. Certains ont cru voir une personne sur le toit pendant que le feu dévorait le toit - il s’agissait en fait d’une statue. D’autres ont assuré qu’un gilet jaune, visible sur les tours pendant l’incendie en était le responsable - mais c’était un pompier. D’autres encore se sont étonnés d’une vidéo où l’on aperçoit une personne près de la flèche, à côté de laquelle on discerne des flashs lumineux - et CheckNews a retrouvé plusieurs vidéos permettant de voir les ouvriers travailler l’après-midi du 15 avril.
La thèse de l’accident, parfois remise en cause, est pourtant «privilégiée» par le procureur de Paris. «Les combles de Notre-Dame étaient une forêt de bois sec, saturée en poussières et avec un système de tirage naturel à cause de la flèche. Je ne suis pas surpris que les pompiers n’aient pas pu circonvenir le feu. L’accès est très compliqué. C’est pourquoi nous avions préconisé l’installation d’un système d’extinction automatique en 2016», commente Paolo Vannucci. Le New York Times est du même avis, puisqu’il a produit une infographie intitulée «Pourquoi Notre-Dame était une poudrière».
A LIRE AUSSI :
«Tout ce que vous avez voulu savoir sur l’incendie de Notre-Dame»
L’enquête pour «destruction involontaire par incendie» ouverte par le parquet de Paris et confiée à la Direction régionale de la police judiciaire de la préfecture de police de Paris (DRPJ) est toujours en cours, et devra permettre de déterminer comment le feu a démarré puis s’est propagé. Le parquet s’est pour l’heure refusé à commenter l’hypothèse de la thermite, ou même donner des pistes concernant l’origine de la fumée jaune.
Cordialement
Edit du 25/04/2019 à 17h : Ajout de la citation de Benjamin Truchot.
Fabien Leboucq , Olivier Monod