Randonnées pédestres et hippiques (pour Lag) / Balades

Départ avec la bruine pour changer mais  je suis protégé par l’imper spécial rando et ce n’est vraiment pas du luxe parce qu’une fois la protection des arbres partie nous prenons le vent et la pluie de côté. Pour se protéger de ce crachin horizontal les chevaux nous offrent un joli pli à gauche  comme on aimerait tant en avoir dans le manège quand le prof nous dit que notre pli est minable. Nous suivons la crête sur une voie romaine avec la brume c’est un peu surréel ça nous console du panorama tout bouché. Une matinée sur les gros cailloux et les chemins en longeant le Tarn Que nous avons traversé une fois par le gué et une fois sur le pont parce que Seb a un peu cherché la route. Un joli galop aussi et ma Candy qui aurait bien voulu passer devant mais j’ai joué a « résister céder » comme nous dit le prof dans la manège sauf que là c’est pour de vrai et qu’on n’a pas les pares bottes pour arrêter la bestiole. Arrêt buffet dans un creux pas loin de la source du Tarn et, avec un ciel enfin débarrassé de la pluie nous continuons notre périple avec l’alternance steppe forêt pour nous retrouver sur la piste de ski de fond de la station de ski du Mont Lozère. Les panneaux « retour station » semblent nous indiquer que nous sommes sur la bonne voie. Une fois sortis de la forêt c’est la surprise nous nous retrouvons sur l’estive dans un champ de bruyère et de myrtilles c’est magnifique et nous finissons sur cette alternance de forêt verte et de champs rouges pour arriver à la station. Nous mangeons en compagnie des élèves d’une école internationale qui est en voyage dans le coin un peu pour une fois ce n’est pas notre table qui a fait le plus de bruit. Pas de chance pour Alain il se retrouve dans la même chambre que moi, ma réputation de ronfleur va encore se renforcer.

piste de ski de fond de la station de ski du Mont Lozère
C'est très sauvage et superbe

Ce matin nous allons monter au Finiels le point culminant à 1700m mais nous allons faire une étape impromptue, on a juste oublié le cheval de secours, Seb fonce vite le chercher ce qui nous permet de voir un voyageur qui fait la fameuse route de Stevenson avec ses deux chevaux, un pour lui et un pour le portage. Une fois ce petit intermède terminé nous sortons vite de la forêt, nous laissons les remontées mécaniques qui sont au repos en attendant la neige et nous nous retrouvons au milieu des bruyères et des myrtilles (brimbelles en vosgien). Pas de pluie ce matin mais toujours ce vent et en altitude je suis bien content de pouvoir mettre la capuche pour protéger mes oreilles. Grimpette du Finiels avec un passage dans des tourbières et le cheval de Seb qui s’enfonce les autres sont restés au bord sauf une tête de mule, ma Candy bien sur et j’ai droit moi aussi à la descente de cheval en catastrophe. En haut, la vue est magnifique nous voyons presque toutes les Cévennes et le sud du Gévaudan. Nous allons chevaucher comme ça sur le haut du plateau en se régalant la vue et puis on redescend un peu retrouver les arbres et un peu moins de vent. Je profite d’un arrêt pipi pour essayer de faire des photos poétiques dans la fougère, je ne sais pas si je suis un vrai pouet mais j’aurai essayé. Arrêt buffet au bord d’un lac et nous faisons une petite étape pour arriver à Auriac petit hameau de quelques maisons mais la rue pavée nous plonge dans une autre époque. C’est tout en pente donc les allez retours pour le nourrissage et les valises nous explosent ce qu’il reste de nos pauvres jambes. Le tenancier du gîte est une vraie bible sur la région tant au niveau géologique qu’historique un vrai plaisir de l’écouter. Pour ne pas entendre mes ronflements Alain s’est vite posé avec les autres dans la plus grande des deux pièces si bien que je me retrouve tout seul

Pic de Finiels 1699 mètres
http://www.mende-coeur-lozere.fr/decouvrir/bouger/balades-randonnees/itineraires/777591-randonnee-pedestre---le-sommet-de-finiels

Premier levé comme tout les jours j’ai remis deux bûches dans la cheminée et je bouquine tranquillement en attendant le réveil général, selon les dires de ses co dormeurs, Alain a ronflé toute la nuit alors que personne ne m’a entendu. Montées descentes comme hier ça fait échauffement et puis nous retournons au lac d’hier, un bon galop qui sera le dernier de la rando et je rejoue à « résister, céder » avec ma Candy qui voudrait bien doubler au lieu de rester sagement en ligne. Dans les prés les colchiques fleurissent et je me retrouve avec l’air de la chanson en boucle dans ma tête. On coupe à travers la forêt sur un petit chemin avec plein de rochers il faut même descendre à un certain moment parce que c’est trop difficile pour les chevaux et nous nous retrouvons pas loin du col de Montmirat, ça me fait drôle de passer par là à cheval alors que je l’ai pris une paire de fois par la route. La dernière pause de midi nous permet de finir la bouteille d’Avèze mais ce n’est pas nous c’est l’évaporation vu que nous sommes d’une tempérance remarquable. Cet après midi nous retrouvons le Causse de Sauveterre et c’est le chemin vers le point de départ. Comme à chaque fois je suis partagé entre la joie de rentrer et la tristesse de finir si tôt, cette semaine a passé à une vitesse folle. Retour au bercail donc, on range tout le matériel dans le camion et nous filons à Sainte Enimie acheter un cadeau souvenir pour les organisateurs parce que des randos comme ça c’est pas le plus fréquent. le repas du soir est aussi joyeux que les autres et nous décidons de remettre ça l’année prochaine, peut être en Aubrac.





C’est le départ, les valises sont faites, on aide à rentrer les chevaux dans les camions et on s’échange les adresses en se donnant rendez vous l’année prochaine. Quelques photos au retour et je file vers ma maison.
A Langogne, je me suis arrêté dire bonjour à la bête du Gévaudan qui a eu la gentillesse de ne pas nous manger pendant la rando.

Tangmo a écrit:

Pic de Finiels 1699 mètres
http://www.mende-coeur-lozere.fr/decouvrir/bouger/balades-randonnees/itineraires/777591-randonnee-pedestre---le-sommet-de-finiels

J'avoue que je ne connaissais pas du tout (d'ailleurs des Cévennes je ne connaissais que la pancarte sur l'autoroute) mais je ne pensais pas me retrouver sur un si haut plateau. Bon c'est pas vraiment un plateau mais pas de pic rocheux non plus juste un lande magnifique. Bon il y avait un putain de vent, le manteau de cheval je l'ai vraiment apprécié ce jour là.

Lag a écrit:

Tangmo a écrit:

Pic de Finiels 1699 mètres
http://www.mende-coeur-lozere.fr/decouvrir/bouger/balades-randonnees/itineraires/777591-randonnee-pedestre---le-sommet-de-finiels

J'avoue que je ne connaissais pas du tout (d'ailleurs des Cévennes je ne connaissais que la pancarte sur l'autoroute) mais je ne pensais pas me retrouver sur un si haut plateau. Bon c'est pas vraiment un plateau mais pas de pic rocheux non plus juste un lande magnifique. Bon il y avait un putain de vent, le manteau de cheval je l'ai vraiment apprécié ce jour là.

Pour le vent c'est souvent le cas
Il y a aussi Le mont Aigoual
Très très sauvage mais pas du tout plat je conseille l’accès par les Gorges de la Jonte

Euh...
les a pics comme ça à cheval....

Lag a écrit:

Euh...
les a pics comme ça à cheval....

Mais si

Tangmo a écrit:

Lag a écrit:

Euh...
les a pics comme ça à cheval....

Mais si

Non je l'ai raconté dans la première rando on est à plus d'un mètre de haut et à chaque balancement du cheval on se demande si on ne va pas finir en bas...
en plus ces cons de chevaux préfèrent se poser le plus loin possible de la paroi donc au bord du vide.
je la remets parce qu'on a fini sur la petite route en bas ce qui ne nous à pas pris une heure

Ben c'est très long une heure.

En tout cas c'est de bien belles photos, agréable en ces jours de confinement

Magnifique rando dans une tout aussi magnifique région.
Pour le Mont Aigoual, oui, c'est vraiment magnifique, mais p*tain le vent ….

Merci Lag !

Jean-Louis a écrit:

Magnifique rando dans une tout aussi magnifique région.
Pour le Mont Aigoual, oui, c'est vraiment magnifique, mais p*tain le vent ….  

Merci Lag !

Pour le Mont Aigoual , j'ai testé en février ....un vent et en plus découvert partout sauf au sommet mais vraiment d'un sauvage

Waouuh bravo Lag, quel récit !!! Déjà que dans le passé, j'étais fan de ceux que tu rédigeais dans le recueil Fier d'être routier, je ne peux donc que te féliciter pour cette prouesse car braver des chemins qui flirtent avec le vide sur le dos d'un canasson imprévisible constituerait une épreuve psychologique pour moi.

Faut relativiser hein je ne savais pas que j'aurai de telles difficultés en partant et puis il fallait bien suivre....
J'aurai j'aurai pas venu.
Ca reste quand même une grande victoire sur moi même si bien que j'ai refait des descentes de le même difficulté mais moins flippantes.

Bon je remets le couvert cette fois on va aller faire un tour dans l'Aubrac.

Dimanche Je crois que j’ai pris tout ce qu’il fallait, des vêtements bien sur, des mouchoirs, du Dolyprane, le chargeur du téléphone, l’appareil photo et son chargeur… tout plein de trucs quoi j’ai même fait une liste, tout est coché…
C’est parti pour une nouvelle rando en commençant par une petite promenade en voiture, Saint Etienne, Le Puy Langogne et une traversée du Gévaudan pour rejoindre Aumont Aubrac, j’aurai pu passer par l’autoroute mais le paysage est nettement plus joli par là et ça me permet de passer dire bonjour à la « Bête » à Langogne. Arrivée en fin d’après midi mais je ne suis pas le premier, il y a déjà les « Alsacos » dont Carole une nouvelle et la famille Rouchy. Les bretons et Guy vont bientôt nous rejoindre avec Francis un nouveau aussi il ne manque plus que Cécile et Alain pour que la bande soit au complet. Cette année c’est Daniel qui sera le guide avec Flore à l’intendance. Tout le monde est là, pot de bienvenue assuré par les alsaciens et nous allons faire connaissance avec les chevaux, cette année je serai avec Morgane. Guy qui n’a plus le droit de monter à cheval va faire du tourisme avec sa moto et nous retrouver aux étapes
La bonne humeur s’installe et les premiers rires fusent lors du repas.

Première journée, déjeuner au gîte, décrassage avant de partir mais Francis ne retrouve plus son tube de dentifrice, je vais le dépanner tant pi si ça grève mon budget mais cette disparition m’inquiète. Y a-t-il un mini triangle des Bermudes dans le coin ? Ou un psychopathe du dentifrice sévit peut être dans le groupe…Bon mise en route en commençant par seller les montures. Je repense aux conseils de Guy, la selle doit être au milieu du cheval, les oreilles devant et la queue derrière. Le conseil semble bon puisque tout le monde fait comme moi. En piste premiers pas derrière Daniel et nous faisons connaissance avec les premiers paysages de l’Aubrac. Premier trot ma petite Morgane suit tranquillement mais nous allons vite apprendre que Daniel ne connaît que deux allures, le pas et le trot sauf que l’allure du trot ressemble vite à celle du galop. Morgane suit, je reste dessus tout semble aller bien sauf que lors d’un galop je me fais proprement déposer par Christian suivi par une fusée chevauchée par Isabelle qui semble avoir tout lâché juste pour le fun. Arrêt repas, Flore a tout préparé de main de maître nous allons vite nous apercevoir qu’elle est d’une efficacité redoutable. Pas de plateau calcaire comme dans les Cévennes, le sol est plutôt granitique mais ça reste grandiose. Encore quelques galops bien sympas dont un qui m’a laissé une impression de zénitude et nous finissons à Recoules dans un hôtel où logent aussi des randonneurs pédestres.

Gelée blanche ce matin mais le soleil est au rendez vous, j’ai quand même mis un pull sous mon gilet et je ne vais pas le regretter. Départ en même temps que les randonneurs avec beaucoup de route bitumée  mais nous finissons quand même sur les estives avec de multiples passages de barrière dont une où traîne une vieille paire de lunettes qui nous vaudra une photo de ma pomme en mode humoristique. Retour en forêt avec des départs au « trot Daniel » parfois même dans des endroits improbables mais j’arrive à suivre enfin c’est surtout Morgane qui suit moi je me contente de rester sur la selle. Cet après midi nous allons visiter une des deux vraies coutellerie de Laguiole  et puis nous finissons dans un magnifique refuge en pleine campagne. Aligot au menu miam miam j’en ai repris deux fois.

Le mystère du dentifrice perdu est enfin résolu, je n’ai plus besoin de dépanner Francis et mon budget vacances est sauvé. Par pudeur je tairai le nom du coupable arf on dira seulement qu’il est étourdi de nature et qu’il habite plus près du Mont saint Michel que du Mont Sainte Odile. Le vent souffle mais nous longeons la lisière de la forêt je devrai plutôt dire la « visière tant la vue est magnifique tant elle porte loin. Une fois en haut nous nous retrouvons sous le couvert et on ne sent plus le vent. Descente à couvert donc et puis montée un peu raide en équilibre bonjour les mollets qui me rappellent que j’aurai du faire un peu plus de sport cet été. Ca valait le coup de sécher la leçon de mise en selle de cette semaine moi je vous dis. Cet après midi nous allons redescende jusqu’à Saint Chély d’Aubrac les chevaux sont mis au pré mais nous devons traverser tout le village pour aller au gîte (avec un arrêt au bistrot faut rester sérieux quand même. Sympa le gîte et puis ce soir il y a du gratin de pommes de terres histoire de nous changer de l’aligot. En parlant de repas, il y a deux randonneurs qui mangent avec nous mais question humour nous ne devons pas être sur a même longueur d’onde et l’histoire drôle  de Cécile qui parle de sodomie n’a pas vraiment déclenché leur hilarité.

Alain est parti dans la nuit pour une réunion professionnelle mais il doit revenir ce soir. Pour le reste de la bande c’est le  petit déjeuner en compagnie de nos deux randonneurs toujours aussi souriants et ouverts d’esprit qu’hier, à se demander s’ils n’ont pas raté leur vocation de moine. Traversée de Saint Chély à pied ça fait un bel échauffement et puis nous partons par un petit chemin à flan de coteau mais la chute d’Isabelle va nous causer une belle frayeur. Isabelle s’en sort relativement bien mais Ushuaia est partie galoper dans la grande prairie éternelle. La troupe repart mais il faut avouer que l’ambiance n’est pas au plus rose et il va bien nous falloir une heure pour recommencer à discuter. Un texto rassurant va nous remettre du baume au cœur alors que mes mollets ont encore bien souffert des montées en équilibre, c’est pas beau de vieillir moi je vous le dis. Retours sur les estives nous faisons le tour du signal de je ne sais plus quoi un des points culminants de l’Aubrac et nous finissons au gîte de Plagnes au milieu de nulle part deux fermes de passionnés d’élevage, quelques maisons et rien que des champs tout autour avec une vue qui porte jusqu’aux Cévennes. Ce soir Isabelle et Yann reviennent en ambulance verdict, double entorse ce qui n’est pas grand-chose au vu de la chute. Peu de temps après Alain aussi rejoint la bande qui se retrouve au complet. Ce soir l’ambiance est au beau fixe et, cerise sur le gâteau nous nous retrouvons avec deux randonneurs qui ont le sens de l’humour et vous m’avouerez qu’avec une bande comme la notre il vaut mieux.

Isabelle va faire le voyage en compagnie de Flore tandis que Yann nous rejoint malgré une certaine appréhension bien compréhensible alors je le charge d’une mission de la plus haute importance, se moquer de moi dans les descentes. Programme routinier, estives et forêts mais le paysage est tellement magnifique qu’on ne se lasse pas. Un petit passage à travers champs c’est mal pavé et ça descend mais le pire est à venir on va finir par une vraie descente sur les cailloux je me pose derrière Alain  mais ma petite Morgane qui décide de prendre au plus court à la faveur d’un virage un peu plus facile et je me retrouve en deuxième place derrière Francis qui semble bien à l’aise sur un cheval. Finalement je m’en suis bien sorti alors que Yann a complètement oublié de me chambrer, on ne peut vraiment plus compter sur personne de nos jours. On suit la voie romaine et nous mangeons dans un petit village ce qui nous vaudra les regards admiratifs des enfants de l’école. Cet après midi nous nous retrouvons à Princéjuols petit village de 150 habitants avec vue imprenable sur le Plomb du Cantal (mais loin hein). Quelques tournées au bar avant d’attaquer les entrecôtes d’Aubrac avec… Du gratin pour changer.
Cette nuit ma réputation de ronfleur
va me valoir une chambre pour moi tout seul.

Finalement Isabelle va nous quitter plus tôt que prévu  la douleur est trop forte et nous assistons au départ des bretons avant de nous mettre en route pour la dernière étape qui sera aussi la plus courte. C’est toujours étrange la dernière journée, d’un côté on est content de finir et d’un autre on voudrait bien en rajouter un peu. Quoiqu’il en soit on a des souvenirs plein la tête et puis on pense à la prochaine rando. Pas de nourrissage des chevaux ce soir ils vont directement au champ alors que nous rangeons le matériel dans le camion. Dernier apéro au chalet où les bretons ont laissé un sac de cadeaux à se partager et dernier repas.




Les chevaux sont dans le camion prêts à rentrer à Montboudif et nous nous séparons en parlant de la prochaine rencontre. Pour rentrer je suis passé par Le Malzieux histoire de faire encore un peu de tourisme. Pour me changer des gratins de pommes de terre et des aligots ma femme m’a préparé une raclette. A partir de ce soir, salades à tous les repas.

Merci encore pour ce savoureux compte-rendu de tes expéditions touristiques, hippiques, épiques et..........gratinées. J'imagine que faire une randonnée avec les deux "moines" a dû être vraiment pesant. On se demande d'ailleurs quelles sont leurs réelles motivations de participer à de telles randonnées à part le fait de plomber l'ambiance. Sinon, j'ai trouvé une superbe photo de la scuplture de la Bête du Gévaudan située à la sortie de la ville de Langogne.

Les deux moines nous ne les avons eus qu'une soirée c'était des pédestres qui faisaient la route de Compostelle, pour le couple de "l'éteignoir" on a eu une fille pour les Cévennes elle ne s'est tout simplement pas intégrée et on a fait sans elle, on n e lui faisait pas la gueule mais les jeux de mot ou les blagues à la con elle ne riait pas bof nous on se marrait bien.